Dans le cadre de la numérisation croissante des opérations journalières, tels que les achats sur Internet, l’utilisation des médias sociaux ou les opérations bancaires en ligne, la question se pose de savoir comment les données peuvent être transmises et stockées en toute sécurité sur Internet. Dans la plupart des cas, ces données sont gérées de manière centralisée. Cela signifie que les données sont transmises à une personne de confiance, qui les traite et les enregistre. Une telle gestion centralisée des données comporte des risques de manipulation. Ainsi, des données peuvent, par exemple, être perdues de manière irréversible ou être altérées par une erreur ou une attaque externe. Dans ce contexte, les tiers de confiance centraux sont considérés comme vulnérables, et deviennent ainsi de plus en plus la cible de tentatives de cyberattaques.
La technologie blockchain a été développée pour contrer ces risques. L’idée de base derrière la blockchain est de regrouper, dans un bloc, les données brutes à traiter, puis de les stocker sous forme numérique. Si l’on souhaite modifier ou compléter les données d’origine, un nouveau bloc doit être créé. Ce nouveau bloc est ensuite « enchaîné » numériquement au bloc précédent, d’où le nom de blockchain, qui signifie chaîne de blocs. Le nouveau bloc contient, outre les informations de l’ancien bloc, les nouvelles données mises à jour. Ce mode de fonctionnement facilite la traçabilité des informations stockées dans les blocs.
Afin d’éviter que les informations contenues dans les blocs ne soient modifiées, il existe différents mécanismes de protection :
- L’identification des différents blocs :
Chaque bloc est doté d’une chaîne de caractères dont la longueur est préalablement définie de manière uniforme et calculée par une fonction mathématique (fonction de hachage). Le calcul de la chaîne de caractères du nouveau bloc se base sur la chaîne de caractères de l’ancien bloc. Cet enchaînement de blocs, rend impossible la manipulation d’un bloc en début de chaîne sans devoir recalculer tous les blocs suivants.
- La décentralisation des données :
Les données ne sont pas gérées par une seule personne, mais dans un réseau public de plusieurs ordinateurs reliés entre eux. Chaque participant reçoit à cet effet une copie complète de la blockchain. Un nouveau bloc n’est ajouté qu’une fois qu’il a été vérifié et validé par les participants du réseau. De ce fait, la manipulation de la blockchain devient quasiment impossible, car il faudrait modifier non pas une seule, mais une multitude de copies de la blockchain simultanément.
La technologie de la blockchain est généralement considérée comme sûre, transparente, et économique en termes de coûts et de temps. Le principal inconvénient de cette technologie réside toutefois dans le volume de stockage élevé qu’une chaîne de blocs implique. Ainsi, la quantité de données à stocker augmente avec chaque nouveau bloc ajouté. De plus, la technologie est souvent critiquée pour sa consommation d’énergie, qui est surtout nécessaire pour le calcul de nouveaux blocs.
La technologie de la blockchain, qui est actuellement utilisée en particulier pour le stockage et la transmission de cryptomonnaies telles que le bitcoin, pourrait être utilisée dans de nombreux autres domaines, tels que le stockage de données médicales, de diplômes ou d’autres documents officiels, le suivi des chaînes d’approvisionnement, la lutte contre le blanchiment d’argent ou même la tenue d’élections officielles.