Investir dans des produits durables

Le développement durable est devenu une réalité en matière de placements financiers tandis que beaucoup de citoyens ont encore peu de connaissance des investissements durables.

Dans quoi investissent les produits de la finance durable?

Les produits de finance durable couvrent une large gamme de produits financiers. Lorsqu’on parle de produit financier ‘durable’ on peut notamment penser aux titres financiers émis par une entreprise, en général, des obligations.  Il existe par exemple des obligations à impact social, écologique, durable, des actions d’entreprises respectant des critères ESG (Environment, Social, Governance ; Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance), des fonds d’investissement durable. Dans les informations précontractuelles de leur titre fournies aux investisseurs, les entreprises indiquent dans quelle mesure les critères de durabilité sont pris en compte lors de l’investissement. L’entreprise doit clairement décrire son évaluation des risques en matière de durabilité ainsi que la façon dont le rendement peut être affecté par ce risque.

C’est quoi les préférences de durabilité ?

Un des objectifs fixés par la Commission européenne dans le cadre du Pacte vert pour l’Europe est de réorienter davantage les capitaux investis vers des produits financiers durables. Ainsi, la Commission européenne a notamment défini ce qui est considéré comme un investissement durable et ce que sont les facteurs de durabilité. Chaque investisseur peut choisir les critères extra-financiers ou « ESG » (Environment, Social, Governance)) qu’il veut prendre en compte lors de sa décision d’investissement.

Depuis le 2 août 2022, les professionnels offrant des services de conseil en investissement et de gestion discrétionnaire sont obligés de prendre en compte les souhaits de leurs clients en matière d’investissement durable, que l’on appelle « préférences de durabilité » Ainsi, ils doivent évaluer les préférences de l’investisseur n matière d’investissement durable afin de lui recommander des placements adaptés à son profil. Ils sont obligés de s’enquérir sur les préférences du client et sur son degré de connaissance en matière d’investissements durables. Ainsi l’investisseur doit indiquer dans quelle mesure il veut prendre en compte des produits financiers qui investissent conformément à la taxonomie de l’Union européenne. En plus, l’investisseur doit définir des parts minimales qu’il veut investir dans des produits d’investissements durables qui visent un impact environnemental ou social spécifique et mesurable, tels que définis par le Règlement européen sur la publication d’informations en matière de durabilité dans le secteur des services financiers. Finalement, il doit indiquer quels effets négatifs sur les facteurs de durabilité il veut prendre en compte dans le cadre de ses investissements. Comme par exemple les émissions de CO2, les dommages causés à la biodiversité ou la violation des droits de l’homme.

Grâce aux questions relatives aux préférences de durabilité que le professionnel doit poser à son client il peut lui recommander des produits financiers qui correspondent à ses préférences.

Comment investir en finance durable ?

On peut investir dans un produit durable en s’adressant aux acteurs classiques du secteur financier, soit des distributeurs (banques, assureurs et mutuelles, conseillers en investissements financiers) soit des sociétés de gestion. L’investissement peut se faire directement dans le produit financier ou bien de manière indirecte en achetant des parts d’un fonds commun de placement, qui investit dans un titre assorti d’un critère de durabilité.

L’investisseur a le choix entre, par exemple, des obligations à impact écologique, des obligations à impact social, des obligations durables ou des fonds d’investissement durable.

Quel est l’horizon d’investissement pour des produits financiers durables ?

L’horizon d’investissement désigne la durée pendant laquelle un investisseur prévoit de détenir un investissement avant de récupérer ses fonds. Ce dernier est dépendant de l’horizon général du portefeuille de l’investisseur et de l’objectif d’investissement. On peut investir à court terme (1 à 5 ans) tout comme on peut investir à plus long terme (10 ans ou plus), par exemple lorsqu’on souhaite épargner pour une retraite. De nombreux produits financiers, et les obligations en particulier, ont une durée de vie (maturité) supérieure à 10 ans. Dans le cas des produits financiers ‘durables’, il est très probable que ces produits aient une maturité supérieure à 10 ans dans la mesure où le financement est destiné à des projets qui s’étalent sur plusieurs années. Il est de ce fait préférable d’avoir un horizon d’investissement de moyen à long terme.

Comment sélectionner un investissement durable ?

Les professionnels ainsi que des investisseurs intéressés par l’investissement dans des entreprises durables ont à leur disposition différents concepts pour sélectionner un investissement :

Le screening négatif vise à exclure les entreprises qui se livrent à des activités douteuses sur le plan éthique et social ou environnementale. On distingue deux formes de screening négatif. Le screening fondé sur les normes exclut les investissements qui ne sont pas conformes aux normes et standards internationaux. Une autre forme de screening négatif consiste à exclure toutes les entreprises qui extraient ou commercialisent des combustibles fossiles et les entreprises responsables de fortes émissions de CO2.

Dans le cadre du processus de screening positif, on sélectionne les entreprises qui se distinguent par leur comportement proactif en matière de développement durable et qui se distinguent par leur force d’innovation écologique, sociale et éthique.

Dans le cadre de l’approche « best in class », les entreprises les plus durables sont filtrées selon des critères écologiques et sociaux. Contrairement au screening positif, cette approche divise les entreprises en secteurs, en tenant compte de tous les secteurs.

L’approche fondée sur l’engagement implique le comportement actif des actionnaires. L’actionnaire tente d’influencer les décisions sociales et écologiques de l’entreprise par une participation active.

Les investisseurs peuvent pénaliser les entreprises pour leurs activités non durables en vendant leurs actions. Le cas échéant, ces désinvestissements peuvent influencer la valeur boursière et même rendre plus difficile la levée de capitaux pour les entreprises concernées.  

Dans l’approche technologique, l’investisseur sélectionne des entreprises pionnières dans les domaines des énergies renouvelables et de la protection de l’environnement. Comme il s’agit souvent de start-ups de haute technicité, l’investisseur doit tenir compte du risque potentiellement élevé lors de sa décision d’investissement.